Le 20 juin 2023, l'ASLOCA neuchâteloise a remis sa motion populaire au Grand Conseil. Vous retrouverez ci-dessous le communiqué de presse rédigé à cette occasion. Vous retrouverez également la revue de presse qui a suivi à cette action.
Revue de presse
- RTN (20 juin 2023)
- RTS / Journal de 12h30 (20 juin 2023)
- Canal Alpha / Le Journal (20 juin 2023)
- ArcInfo (21 juin 2023)
Communiqué de presse
Mardi 20 juin, l’ASLOCA neuchâteloise a déposé une motion populaire au Grand Conseil demandant l’introduction d’une allocation énergétique pour aider les ménages modestes et précaires à faire face à l’envolée des coûts du gaz et de l’électricité. En effet, la plupart des locataires paient des acomptes de charges dont les exercices annuels sont généralement clôturés au 30 juin. L’occasion de rendre visible les préoccupations grandissantes de la plupart des neuchâtelois·es (près de 70 % de la population est locataire dans le canton) : l’explosion des coûts relatifs au logement (prix de l’énergie, hausse du taux hypothécaire de référence, indexation des loyers sur l’IPC, etc.) ainsi que la baisse des salaires réels et du pouvoir d’achat. L’ASLOCA neuchâteloise recommande aux locataires de contester les hausses de loyer et aux pouvoirs publics de mettre en place un mécanisme de contrôle des loyers. L’association recommande également aux personnes qui ont à cœur de défendre les droits des locataires de voter pour des candidat·es qui partagent leurs préoccupations lors des élections fédérales d’octobre 2023.
L’ASLOCA neuchâteloise et les signataires de la motion populaire demandent la mise en place d’une allocation énergétique accordée aux locataires des classes moyennes et populaires tant que les prix se maintiennent aux niveaux annoncés par les fournisseurs et producteurs d’énergie. Pour Julia Huguenin-Dumittan, secrétaire générale de l’ASLOCA neuchâteloise, cette allocation pourrait prendre la forme d’une réduction d’impôts pour les catégories de personnes susmentionnées ou encore de bons à faire valoir auprès des fournisseurs d’énergie. Elle rappelle en effet que « les locataires sont des personnes captives du marché de l’énergie : elles n’ont aucune maîtrise sur la source ou le fournisseur des énergies nécessaires pour se chauffer et s’éclairer, ni même sur l'isolation ou l'état de rénovation du bien loué ».
Autre préoccupation majeure du moment pour les locataires de toute la Suisse, la hausse du taux hypothécaire de référence. Jonathan Gretillat, président de l’ASLOCA neuchâteloise, s’insurge contre le fait que les loyers ont augmenté de 22,1% entre 2005 et 2021, alors qu’ils auraient dû baisser de 10,3% en moyenne si les baisses successives du taux hypothécaire de référence avait été appliquées par l’ensemble des bailleurs : « De gros bailleurs institutionnels, notamment des assurances, n’hésitent pas à répercuter la hausse de l’IPC, c’est-à-dire l’inflation, à des personnes qui n’ont encore jamais demandé de baisses de loyer et qui ont un bail signé avec un taux hypothécaire de référence à 2,5 %. C’est choquant ! ». Un tel culot incite l’ASLOCA neuchâteloise à recommander aux locataires qui reçoivent des hausses de loyer de contester celles-ci dans les 30 jours après réception de la notification. L’association conseille ses membres sur la licéité des hausses reçues et tient à leur disposition des modèles de requêtes à envoyer à la Chambre de conciliation de leur région. Les locataires concerné·es peuvent procéder à une première estimation grâce au calculateur en ligne de l’ASLOCA (asloca.ch/calculateur).
Alors que l’inflation a atteint +2,8 % en 2022, la moyenne suisse des salaires nominaux n’a augmenté que de +0,9 %. Le pouvoir d’achat des salaires a donc diminué de -1,9%. Le net renchérissement moyen en 2022 s’explique notamment par la hausse des coûts énergétiques (gaz, pétrole, etc.) mais également des loyers du logement. Le loyer représente en 2023 plus de 25,3% du panier-type d’un ménage. L’ASLOCA neuchâteloise recommande aux autorités cantonales de prendre leur responsabilité et de tenir compte du fait que les décomptes de charges, qui devraient pour la plupart tomber à la fin de l’été, pourraient faire basculer de nombreux ménages dans la précarité.